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ramasseur de souvenirs ((libre))
Carlos Rivera
Carlos Rivera
anonyme rieur
date d'inscription : 16/09/2020
messages : 45
pronouns : langue au masculin
Message Mar 13 Oct 2020 - 22:51
RAMASSEUR DE SOUVENIRS
// #rplibre

y a quelque chose, là

juste ici, en dedans
dans ce recoin de l'être
qui chatouille légèrement

la sensation du regret ?

ou peut-être le froid qui prend
ce qu'il veut sans demander
on t'a rien demandé, à toi

dégage de là avec tes mains froides
t'as un rire d'enfant

souffle court, esprit tendu.
concentré, les pieds qui foulent le sol, le corps qui part en avant. la sensation étrange de suivre le mouvement de la terre : elle respire dans ton souffle.
faut t'entretenir carlito ça revient en boucle dans ta tête, ta tête lourde lourde de tout ce que t'entretien justement. cultive ton jardin mais laisse pas les herbes folles prendre toute la place. tu tangues, tu penches, trop d'un côté, si tu les laisse faire, elle vont envahir ton espace. faut t'entretenir carlito, alors faut que tu coures. et ça tu le fais, oui, tu le fais bien, tu le fais souvent, le même chemin, toujours, tu sautes à cet endroit, te réceptionne comme ça sur ta cheville pour pas te faire mal, penches-toi là, y a une branche sur le chemin, la tempête d'hier l'a pas arrangé, toi non-plus d'ailleurs, c'est fou ce qu'il change cet endroit, il a l'air de respirer, respirer comme toi, peut-être qu'il court aussi.

c'est presque méditatif, comme état. tu te détaches de toi, de tout ce que tu laisses derrière chacun de tes pas. prends du recul, éloignes-toi, grimpe en altitude.
tu finis toujours au même endroit. tu te dis que tu pourrais faire demi-tour, revenir en courant jusque chez toi - pour faire quoi, rentrer chez toi ?
tu transpires, tu souffles, l'air froid te mord les poumons. tu cours ici depuis le début, depuis ton arrivée, tous les jours ou presque. tu connais tout par cœur, et pourtant cette forêt te semble toujours aussi interminable. l'horloge indique que t'aurais du t'arrêter y a longtemps. main sur la hanche, t'a pas arrêté de bouger. mouvement constant. tes jambes te brûlent de l'effort que tu leur demande, mais y a cette pente, là, ce chemin, là-bas, que t'as jamais pris. ta marche est raide et rapide.
on dirait que
tu fuis, carlos.
t'as un peu
cette sensation aussi
tu sais pas trop
ce que ça fait de marcher

toi, tu cours tout le temps

sédaté.
dose de cheval.
tu regardes même pas où tu fous les pieds, juste où tu vas.
la forêt dense (danse)
et toi t'es là, à chercher le ciel gris à travers les feuillages
jusqu'à ce que tu te rendes compte de ta connerie, que merde, t'es perdu, t'as changé de trajectoire alors tu sais plus où tu vas. l'horloge indique que t'es paumé depuis trop longtemps.

juste de quoi te rouler une cigarette.
tu finiras bien par te repérer,
atteindre la mer, qui sait
croiser un cerf
demander ton chemin à quelqu'un
quelqu'un qui va peut-être t'entendre si tu hurles

tu hurleras plus tard carlos
t'es pas du genre à beugler, surtout pas maintenant. trop calme, trop serein. ça pourrait te rendre fou d'être perdu, mais t'es perdu avec ta nicotine, et c'est ça qui te rend serein. hopless wanderer comme ils diraient, les autochtones. tu t'emballes pas, t'es pas du genre à t'emballer, enfin si, pas pour ça juste, juste là tu réfléchis, tu penses, tu brasses, la clope au bec, tu laisses tes jambes se reposer, tes yeux se river sur les feuilles mortes qui défilent, tu songes, tu ressasses, t'essayes d'amortir
d'être ramasseur de souvenirs
cachés au fond de ta tête

t'es perdu.
Erhart Hegewald
Erhart Hegewald
légende urbaine
date d'inscription : 12/07/2020
messages : 941

feuille de personnage
relations:
disponible : 1/5 disponible
Message Mer 14 Oct 2020 - 0:03
ramasseur de souvenir@carlos rivera forêt

pieds chatouilleurs chatouillés chats perchés sur une chaussée dépareillée, de tous côtés il y a ce que l'averse a éclaboussé au sol, de tous côtés, les regards ne peuvent que se porter sur des déchets desséchés désossés. j'observe, j'observe, mais je ne peux voir, que ce que la pluie a laissé derrière elle - plus que l'averse légère, à peine moins que la tempête océanique.

pourtant les feuilles sont sèches,
pourtant le ciel est dégagé;
cela fait longtemps,
que cette route est devenue
cimetière d'arbres écorchés.

et je marche,
je marche,
en me demandant,
si cette misère naturelle n'est pas une allégorie de moi,
ou si moi-même je ne suis pas en train d'en devenir une.

et je marche,
je marche,
peut-être sans me souvenir,
sûrement sans y penser,
à ce que la nuit a apporté,
(mes veines putréfiées)
(mon souffle court)
(quelques flashs nocturnes)
(la bouteille dans le sac dans la main)
(décadence des jeunes inconscient·e·s)

mais seulement, lorsqu'on ne sait où aller,
marcher n'amène à rien,
sinon à s'égarrer,
s'égarrer,
(s'égarrer)
(encore)
(et)
(encore)

la route se perd dans la plage,
un océan se dévoile à moi.
plutôt que de nager avec les requins,
je m'enfonce dans la forêt.
moi qui croyais,
tout savoir,
avoir tout vu,
de cet îlot sans beaucoup de sens,
moi le·a sot·te l'innocent·e l'infantile,
me voilà à sa merci.

à force de s'enfoncer,
dans l'inconnu et le semblable,
les pensées s'ouvrent à la solitude,
grandes amies de longues dates.



le temps a pris,
les secondes,
les minutes,
les heures,
midi peut-être ?
qui sait.
le jour est là.
il n'est d'aucune aide.

et pourtant à force de foncer calmement,
je finis par trouver quelque chose
— quelqu'un —
yeux scrutateurs dans la forêt trouble,
(encore fatigués de n'avoir pas reposé)
on dirait un feu indien, comme dans les dessins animés d'enfance,
feu de camp feu de forêt pour attiser les attentions étrangères.

mais non,
mais non,
mais non,
ce n'est qu'une clope.
une clope et un homme.

hey.
que je souffle.
d'abord rauque, la voix.
ça va ?
(on le dirait,
perdu dans ses pensées,
dans la sueur qui lui colle au dos,
dans un effort physique passé).
(mais pourquoi tourner en rond ?)
(pourquoi faire le faux indigène à la nicotine blanche ?)
vous- vous avez besoin d'aide ?
comme si j'allais d'être d'une quelconque utilité.
forcer un sourire léger.
faire semblant que l'un·e de nous deux sait aller.


Spoiler:
Carlos Rivera
Carlos Rivera
anonyme rieur
date d'inscription : 16/09/2020
messages : 45
pronouns : langue au masculin
Message Mer 14 Oct 2020 - 1:31
// @erhart hegewald

tu l'entends ?
c'est le bruissement des feuilles que fait une biche quand elle arrive proche du chemin, discrète et sage, apeurée et curieuse
non tu l'entends pas hein
t'entends rien

t'es pas seulement perdu là

t'es aussi perdu dans ta tête.
carlos
carlito
ils sont géants
ces arbres
on dirait des buildings

la cime gigantesque qui se dresse au dessus de toi, là, toi t'es au pied et tu lèves la tête comme ça là, t'es tout petit, ça te rappelle l'argentine, y a pas d'arbres comme ça en argentine, y a pas ces couleurs, y a pas tout ça, tous ces sons, ces claquements, ces cris d'oiseaux. c'est différent, si différent, et toi, tu fais tâche dans le décor, t'es minuscule mais t'es une grosse tâche carlito, la bavure sur la peinture de maître qu'on remarque au premier coup d'œil tellement elle est flagrante et mal dissimulée. ta peau est plus chaude que la terre, tes cheveux plus denses que la canopée. mais t'es tout petit. comme quand t'étais en argentine, t'étais tout petit, et tout te paraissait si grand.

t'es perdu carlos ?
(( j'crois que j'suis perdu
allô, rob ?
rob ?
décroche
putain ))


c'est pas ton frangin qui décroche, carlos.

c'est la biche.
mouvement de recul, tu te retournes en un geste lent, présente ton profil à l'animal - merde, c'est quelqu'un. tu fumes encore, ta clope a pas quitté ton bec oiseau d'malheur et la fumée te revient dans la tronche, sans grâce (on a tendance à croire que c'est poétique, la fumée, mais en fait, y a pas d'oxygène dedans, alors en plus de t'intoxiquer ça t'étouffe, faut arrêter avec la poésie de la fumée, parce que là elle est dans ta gueule, et tu tousses, c'est pas poétique de tousser)

merde

ça pourrait vouloir dire bonjour
mais comme tu t'étouffes
ça veut juste dire merde

pardon, euhm--
ça y est ça coince. tu sais toujours pas parler anglais sans chercher tes mots, c'est comme ça, depuis le début, en deux ans tu sais toujours pas t'exprimer proprement.
...
...
non je
et voilà je promène t'y crois pas toi-même vu comme tes yeux fuient le long des troncs d'arbres. t'as aucune idée d'où t'es. mais l'ego frappe. t'es face à- c'est quoi cette finesse de visage et ce regard d'enfant triste ? il est tellement bleu qu'on dirait qu'il est gris et on dirait qu'il est comme le ciel là, celui d'aujourd'hui, gris-bleu ciel, t'as jamais vu ça.

perturbé.
juste trois secondes.

... ta clope, vite, porte de sortie, issue de secours. tu tires dessus comme si elle était une corde à laquelle te pendre. ça va aller, carlito. j'ai l'air perdu ?

derrière ton accent chaud, derrière ta voix basse, t'arrives à étirer un sourire. à montrer les dents, parce qu'on t'a toujours dit que t'avais l'air plus amical quand tu souriais, sinon t'as l'air d'être un chien de combat. un chien de combat qui sourit, c'est qu'il grogne, mais bon, tu vas les croire, tu peux pas te voir de toute façon.
tu veux juste pas faire fuir la biche.

toi t'as l'air perdu
reprendre le contrôle de la situation. tout va bien.
y a de la fumée qui s'échappe de sous ton haut, de ta peau nue et frissonnante. le froid va te gagner si tu restes statique comme ça. tu vas choper la mort.
alors t'avances, pas dans la direction de la biche, juste t'avances, tu continues la route que t'as commencé à emprunter - c'est à dire n'importe laquelle.
Abigail Fusty
Abigail Fusty
anonyme rieur
date d'inscription : 15/09/2020
messages : 159
pronouns : elle
Message Mer 14 Oct 2020 - 15:44
@carlos rivera, @erhart hegewald



Il y a de ceux qui courent, au secours.
Moi je talonne. Couchée sur cette encolure à la fière crinière qui me fouette le visage. Amusant paradoxe avec cette vie qu'est la mienne qui ne cesse de me battre.
La respiration rapide de l'animal est fusionnée avec la mienne. Centaure, je fais l'effort avec lui, grande force de la nature, noble et impétueux, moi, frêle et sans muscle.
Je le laisse aller où bon lui semble, de toute façon, je connais l'île par cœur, petits pieds qui l'arpente depuis si longtemps. Surtout ici, la forêt. Là, mon chez-moi, mon territoire.

Il ralentit, le furieux, car les branchements le lui obligent. Allure parfaitement maitrisée, il baisse la tête, cherche les odeurs qui l'intéressent. Celles du sauvage, de ce qu'il n'a jamais été, domestiqué depuis la naissance. Pourtant je lui laisse rênes longues, à mon destrier, pour qu'il puisse s'ébattre. Je suis payée pour ça, prendre soin de lui, et des autres. Ils sont une monnaie intéressante ici, moyen de transport efficace qui respecte ce qu'il y a sous nos pas. Jambes lâchées, j'avais la flemme aujourd'hui de mettre une selle. J'avais envie de discerner son dos, sa musculature me balader, et moi, me sentir si petite. Je sais que je le suis, mais la considération de l'intrépide animal est plus fort que tout.

Sabots silencieux sur la mousse, les pas étouffés font échos aux battements de mon cœur meurtri qui ne peut hurler. Habituée à la solitude, souvent, elle pèse lourd, voutant cette échine qui devrait faire face au monde. Là, dans mon élément, je me laisse aller. Droite d'apparence, parce que je suis à cheval, intérieurement, je suis effrénée. Incorrigible qui essaie de comprendre le sens de sa vie, la raison de sa venue ici bas. De celle qui préfère la compagnie des animaux à ceux des humains.
J'aurai bien besoin d'un guide, mais personne n'est là, et les bêtes, elles, elles ont ce sens de l'orientation.

Mais les voix qui s'élèvent ne sont pas à leurs places, elles, contrairement à moi. Les oreilles de l'équidé se tendent en avant, lui également perturbé, mais curieux, il s'avance. Bon samaritain lui aussi, il aime les gens, lui. Je reste sur ma ligne de conduite, je le laisse faire, aller où il le souhaite, et je dois réfréner la furieuse envie de tirer la rêne sur le côté pour le corriger. Non loin d'eux il s'arrête. Farouche, je ne veux pas qu'ils s'approchent. Doigts plongés dans les longs crins noirs de mon seul coéquipier, je regarde les deux êtres, aux traits fatigués de ceux qui viennent de faire un effort. Bâton de nicotine pour l'un d'eux, mon nez se retrousse légèrement. Cette odeur m'incommode depuis toujours. Amazone qui scrute les intrus, j'ai davantage l'air d'une proie, prunelles brunes arrondies par la surprise et l'appréhension. Mais j'ai comme un pressentiment. Cette impression qu'ils ne sont pas ici par envie. Un hasard ? Âmes perdues qui se sont percutées à l'écorce des arbres, me bousculant au passage ?
Ne surtout pas mettre pied à terre, rester à l'abri, là-haut, sur lui qui tend le cou pour brouter, m'obligeant à la discussion. Saleté de canasson, traitre.

- Bon… bonjour… Beau temps, n'est-ce pas ?

Maladresse dans cette voix enfantine qui n'a jamais voulu mûrir, comme la plupart de mes traits. Je déteste faire la conversation aux inconnus et je n'aime pas me sentir contrainte alors que j'étais dans mon havre de paix. Mais me voilà trébuchée de mes pensées, donc je dois m'y confronter. Ne surtout pas dévoiler qu'ici, je sais parfaitement où je me situe.

Beau temps… Je suis conne purée.


HRP:
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